Le manju 饅頭
Petit gâteau pour grands manj(u)eurs
Le manju est une confiserie très populaire dans l’ensemble du Japon. Il est décliné dans des centaines de versions différentes.
Le manju est un wagashi, terme qui désigne les confiseries traditionnelles japonaises.
Qu’est-ce que le manju ?
Parce qu’il fait partie des pâtisseries les moins chères au Japon, il est beaucoup consommé, notamment avec le thé ou pour le goûter. Génériquement, il s’agit d’un petit gâteau rond ou ovale fourré à la pâte de haricots rouges (anko), dont l’enveloppe est faite de farine de blé, de riz et/ou de sarrasin. C’est un peu le cousin du mochi (même concept), à la différence près que sa pâte a la texture d’un gâteau, contrairement à celle du mochi qui est élastique.
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Traditionnellement, le manju est fait à la vapeur, mais il peut être également cuit et doré au four. La vaste majorité des manju sont sucrés. Néanmoins, il en existe des versions salées : fourrées à la viande ou au poisson. On trouvera ces derniers sur des stands de rue ou dans des konbini, et un peu moins dans des pâtisseries, comme c’est le cas pour les manju sucrés.
Il semblerait que le manju soit arrivé au Japon dès le XIVe siècle, par le biais d’un convoi revenant de Chine. En effet, sa recette dérive du "mantou" chinois, un petit pain à base de blé cuit à la vapeur, non-fourré ou fourré à la viande. Au Japon, puisque le Bouddhisme interdisait la consommation de viande à cette époque, les manju sont devenus principalement végétariens.
A chacun son manju !
Ce pourrait être le défi d’une vie pour un gourmand de déterminer combien il existe de manju différents au Japon ! S’ils sont traditionnellement fourrés à l’anko, on trouve aujourd’hui toutes sortes de farces : pâte à base de haricots blancs, de châtaignes, ou de fruits.
De plus, leur forme peut également différer : ronds, ovales, en forme de petits personnages kawaii. Il est normal de rencontrer des centaines de déclinaisons du manju selon les pâtisseries, les villes ou les régions, mais aussi selon les événements ou les festivals, qui peuvent développer leur propre version.
L’île de Miyajima par exemple est réputée son momiji manju. En forme de feuille d’érable japonais, c’est un petit gâteau qui régale les touristes venus admirer le torii flottant dans la baie de Hiroshima. De la même façon, le Mont Koya (Koyasan) a également son propre manju à la pâte de haricot rouge, dont la forme rappelle la pierre sacrée Miroku, dont on dit qu’elle semble légère aux gens vertueux et lourde aux pêcheurs.
Autre illustration de cette diversité régionale : le Hakata torimon, typique de Fukuoka, est un gâteau rond fourré d’un mélange de confiture de beurre et de haricot blanc, dont la recette est basée sur celle du manju traditionnel.
Lors du Tsukimi, festival de la Lune, vous trouverez les tsukimi manju en forme de lapin (à ne pas confondre avec les mochi en forme du petit animal symbole de l’astre lunaire, également préparés pour cette fête).
Et bien évidemment, une autre occasion de choix pour déguster des manju un peu particuliers sera la saison des sakura, durant laquelle plusieurs maisons prépareront des manju parfumés à la fleur de cerisier.