Les kanjis 漢字

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Le pilier de l'écriture japonaise
Les kanjis sont des caractères d'origine chinoise qui rendent l’apprentissage du japonais à la fois si compliqué mais tellement plus méthodique.
L'usage des kanjis
Avant l’importation des kanjis au Japon vers le Vè siècle, les Japonais n’avaient pas de système d’écriture. Ils ont alors adapté la prononciation des idéogrammes à la langue japonaise, et aujourd’hui, presque tous les mots japonais peuvent s’écrire en kanjis. Il existe plus de 10 000 caractères répertoriés comme kanjis. De quoi décourager lorsque l’on se décide à apprendre le japonais. Pourtant en réalité, seuls 2 000 kanjis sont utilisés dans le langage courant.
Les kanjis sont accompagnés de deux syllabaires, appelés hiraganas et katakanas (ou kanas), qui sont eux-mêmes dérivés des kanjis et forment deux tableaux de 46 signes rassemblant tous les sons présents dans la langue japonaise. On peut écrire le japonais en utilisant seulement les kanas, mais les homonymes sont si nombreux que cela poserait de gros problèmes de compréhension. Cela justifie l’utilisation des kanjis !
Un système complexe
L’apprentissage des kanjis nécessite une grande rigueur. Chaque idéogramme a un sens et un ordre d’écriture des traits précis qu’il faut respecter, plusieurs significations mais également plusieurs lectures différentes. Il existe en effet deux types de lecture, on-yomi et kun-yomi, respectivement lecture sino-japonaise et lecture japonaise. Ainsi les Japonais ont adapté le système d’écriture chinois à leur langue en y ajoutant leur propre phonétique.
Même s’il semble difficile de retenir tous ces caractères, certaines méthodes peuvent aider à retrouver aisément le sens des kanjis. En effet, on peut décomposer les idéogrammes les plus compliqués (certains comportent plus de vingt traits !). Ainsi, on retrouve des clés qui reviennent dans de nombreux kanjis. Ces clés sont au nombre de 200, et aident beaucoup à la compréhension, surtout lorsqu’elles “ressemblent” dans leur écriture à l’idée qu’elles cherchent à transmettre (木: arbre, 林: bois, 森: forêt).
À visiter: Le musée des kanjis
Les Japonais et les kanjis
À l’école primaire, les enfants japonais apprennent plus de mille kanjis et ce n’est que le commencement. Cependant, les Japonais vont croiser des mots qu’ils ne savent ni lire, ni écrire, tout au long de leur vie. Ceux dont on ne se sert pas tous les jours sont vite oubliés, surtout qu’il est de nos jours exceptionnel d’écrire à la main. Il n’est donc pas rare de voir à la télévision japonaise des émissions dans lesquelles les invités (souvent diplômés d’universités prestigieuses) doivent trouver les lectures, déceler les erreurs ou deviner le sens des idéogrammes qu’on leur présente.
Enfin, les noms et prénoms restent l’aspect des kanjis le plus difficile à maîtriser. Même s’il y a beaucoup de prénoms courants, il faut se méfier car certains qui ont la même combinaison de kanjis ne se prononcent pas de la même façon, et les Japonais ont de plus en plus tendance à choisir des lectures peu connues pour les kanjis des prénoms de leurs enfants. Cela rend la tâche toujours plus difficile si, par exemple, un Japonais nous donne sa carte de visite. Il ne faut pas pour autant se laisser abattre, car la lecture sera précisée de vive voix.