La danse bugaku 舞楽
Réservée à l'élite
Longtemps restée l’apanage des élites de la cour impériale,la danse bugaku n’est devenue accessible au plus grand nombre qu’après laseconde guerre mondiale. Cette très ancienne forme de danse fut crééeau cours de la période Nara (710-794) à partir d’autres danses traditionnelles importéesde Chine, de Corée, d'Inde et d'Asie du Sud-Est.
Le bugaku est une ancienne forme de danse, autrefois réservée aux élites du Japon.
À gauche, à droite
Accompagnée par la musique de la cour impériale, gagaku, cette danse millénaire est la plus ancienne danse de cour encore jouée aujourd’hui. Elle est extrêmement codifiée mais aussi multiple. En effet, les danses bugaku se divisent en deux types selon leur pays d’origine : celles provenant de Chine et d’Asie du sud-est sont regroupées sous l’appellation de sahô no mai (Danses de la Gauche) et celles de Mongolie et Corée sont appelées uhô samai no mai (Danses de la Droite).
Lors d’une représentation, les deux styles sont exécutés alternativement par les danseurs répartis en deux groupes, installés de chaque côté de la scène. Les deux styles se différencient également par les musiques, les rythmes, les instruments, les mouvements et les costumes.
Sur un air de gagaku
Dans les Danses de la Gauche, la musique tôgaku, dérivant de musiques traditionnelles chinoises, emploie des flûtes, des flûtes traversières, des flûtes de paon, des koto (longues cithares), des harpes et différents taiko (tambours). Les danseurs revêtent principalement des costumes rouges.
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Le komagaku, musique d’inspiration coréenne, est quant à lui joué dans les Danses de la Droite. Les musiciens y utilisent le komabue (flûte en bambou), le hichiriki (petit hautbois), des taiko, un shôko (petit gong) et un San no Tsuzumi (tambour à main traditionnel). Assez rarement, on y ajoute des harpes et des luths.
Les costumes des danseurs sont verts ou bleus. Les groupes de musiciens sont soutenus par deux grand dadaiko (grands tambours). Pour les sahô no mai, le dadaiko, surmonté d’un soleil doré, porte un décor de dragons ardents entourant un tomoe, symbole héraldique ancien. Le dadaiko de droite se différencie par une lune argentée à son sommet, de majestueux phénix et un symbole du yin et du yang.
Suivre les codes
Sur la scène carrée, les danseurs, en général au nombre de quatre, se déplacent en suivant des shémas géométriques simples. Portant des masques, ils exécutent une chorégraphie parfaitement codifiée et orchestrée. Les mouvements sont lents, précis et très stylisés.
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Les chorégraphies bugaku se répartissent en quatre catégories : les danses guerrières (bu no mai), les danses féminines (hashiri mai), les danses civiles ou littéraires (bun no mai) et les danses pour enfants (dôbu). Bien que le répertoire historique comprenne des centaines de pièces, le bugaku moderne n’en comprend qu’une cinquantaine ; relatant des faits historiques, religieux ou folkloriques.
Où en voir du bugaku ?
Pendant une grande partie de son histoire, le bugaku est resté une expérience exclusive et privilégiée, réalisée uniquement à la cour impériale et, plus rarement, dans le cadre de rituels religieux aux temples ou aux sanctuaires.
Aujourd'hui, des représentations pour le grand public ont lieu dans les grands temples bouddhistes et shintoïstes lors de cérémonies religieuses notamment plusieurs fois dans l’année au sanctuaire d’Itsukushima à Miyajima. Il est également possible d’en voir de temps en temps dans les grands théâtres comme au Théâtre national à Tokyo.
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