Jûnishi : les 12 signes du zodiaque 十二支

Les signes du zodiaque chinois
Flick/ lemonfilmblog
12 animaux et 5 éléments pour signes astrologiques
Qui n'a jamais consulté son horoscope ? Appelés "Jûnishi", les douze signes du zodiaque japonais sont empruntés au calendrier lunaire chinois. Et bien que ce dernier ne soit plus utilisé, les douze signes du zodiaque qui s'y rapportent sont encore très présents dans la culture japonaise.
Douze signes issus du calendrier chinois
Nommé Genka-reki, le calendrier chinois voit le jour en 425 dans le nord de laChine. Commençant le premier jour de l'année lunaire et non le premier janvier, ce calendrier est basé sur un cycle de 60 ans simplifié en petits cycles de 12 ans chacun. Chaque année du mini-cycle est alors associée à un des cinq éléments du zodiaque(métal, eau, bois, feu et terre) et à un animal.
Très utilisé pour s'orienter dans le temps et l'espace, le calendrier lunaire dépasse quelques siècles plus tard les frontières de la Chine. Et c'est dans les années 600 qu'il est introduit en Corée, puis au Japon, par des moines bouddhistes chinois.
Parmi les animaux figurant sur le calendrier, on retrouve ainsi le rat, le bœuf, le tigre, le lapin, le dragon, le serpent, le cheval, la chèvre, le singe, le coq, le chien et le cochon.
Rat (nezumi)
- 1900 1960 (Métal)
- 1912 1972 (Eau)
- 1924 1984 (Bois)
- 1936 1996 (Feu)
- 1948 2008 (Terre)
Boeuf (ushi)
- 1901 1961 (Métal)
- 1913 1973 (Eau)
- 1925 1985 (Bois)
- 1937 1997 (Feu)
- 1949 2009 (Terre)
Tigre (tora)
- 1902 1962 (Eau)
- 1914 1974 (Bois)
- 1926 1986 (Feu)
- 1938 1998 (Ter.)
- 1950 2010 (Met.)
Lapin (usagi)
- 1903 1963 (Eau)
- 1915 1975 (Bois)
- 1927 1987 (Feu)
- 1939 1999 (Terre)
- 1951 2011 (Métal)
Dragon (tatsu)
- 1904 1964 (Bois)
- 1916 1976 (Feu)
- 1928 1988 (Terre)
- 1940 2000 (Métal)
- 1952 2012 (Eau)
Serpent (hebi)
- 1905 1965 (Bois)
- 1917 1977 (Feu)
- 1929 1989 (Ter.)
- 1941 2001 (Mét.)
- 1953 2013 (Eau)
Cheval (uma)
- 1906 1966 (Feu)
- 1918 1978 (Terre)
- 1930 1990 (Métal)
- 1942 2002 (Eau)
- 1954 2014 (Bois)
Chèvre (hitsuji)
- 1907 1967 (Feu)
- 1919 1979 (Terre)
- 1931 1991 (Métal)
- 1943 2003 (Eau)
- 1955 2015 (Bois)
Singe (saru)
- 1908 1968 (Ter.)
- 1920 1980 (Mét.)
- 1932 1992 (Eau)
- 1944 2004 (Bois)
- 1956 2016 (Feu)
Coq (tori)
- 1909 1969 (Terre)
- 1921 1981 (Métal)
- 1933 1993 (Eau)
- 1945 2005 (Bois)
- 1957 2017 (Feu)
Chien (inu)
- 1910 1970 (Métal)
- 1922 1982 (Eau)
- 1934 1994 (Bois)
- 1946 2006 (Feu)
- 1958 2018 (Terre)
Cochon (inoshishi)
- 1911 1971 (Mét.)
- 1923 1983 (Eau)
- 1935 1995 (Bois)
- 1947 2007 (Feu)
- 1959 2019 (Ter.)
Il existe plusieurs légendes concernant le choix et l'ordre d'apparition de ces animaux sur le calendrier. L'une des plus connues est celle du dîner de Bouddha.
Un jour, Bouddha aurait organisé un grand dîner à 12 couverts où étaient conviés tous les animaux de son royaume. Les douze premiers animaux arrivés auraient alors l'honneur de souper avec lui et de se voir proclamés ''animal-symbole'' durant toute une année.
Les animaux ayant eu vent de la nouvelle se sont donc tous précipités vers la demeure de Bouddha.
Le bœuf était parti pour arriver en tête de la course, mais il se fit duper par le rat qui lui demanda de voyager sur son dos, car trop petit pour pouvoir marcher si longtemps. Lorsque le rat descendit du bœuf, il se classa alors premier. Ce même rat qui, quelques heures auparavant, avait fait tomber le chat dans la rivière pour être certain que ce dernier ne puisse pas lui voler sa place sur le dos du bœuf, les deux animaux ayant eu la même idée.
De cette légende viendrait le fait que les personnes nées sous l'année du bœuf seraient crédules, tandis que celles nées sous l'année du rat ne seraient pas dignes de confiance. Ce mythe expliquerait aussi pourquoi le chat essaie constamment de chasser le rat par vengeance.
Arriva ensuite le tigre, puis le lapin, et le dragon. Le dragon était le grand favori de la course de par sa capacité à pouvoir se déplacer rapidement dans les airs. Malheureusement pour lui, il s'arrêta en chemin pour aider un village en détresse. D'où l'idée que les personnes nées sous l'année du dragon seraient des personnes généreuses.
Viennent ensuite le serpent et le cheval. Comme le rat, le serpent a joué d'une ruse pour parvenir jusqu'à la demeure de Bouddha. Il s'est glissé dans la crinière du cheval et a bondi devant celui-ci à l'arrivée pour l'effrayer et gagner une place au classement.
De là est née l'idée que les personnes de l'année du cheval seraient assez peureuses et que celles de l'année du serpent aimeraient jouer de mauvais tours.
Vinrent ensuite la chèvre, le singe et le coq qui ont fait le voyage ensemble, puis le chien et le cochon. Ces derniers auraient alors terminé la course avec beaucoup de retard car ils se seraient souvent arrêtés en chemin : le chien pour s'amuser, et le cochon pour manger.
Les superstitions liées au Jûnishi
Comme dans tout modèle astrologique, les signes du Jûnishi sont accompagnés de superstitions.
La personnalité de la personne née sous tel ou tel signe serait influencée par les traits de caractère de l'animal qui s'y rattache et il serait possible de prédire l'avenir d'une relation en se basant sur la compatibilité qui existe entre les signes des deux amoureux. Ainsi, les personnes nées sous l'année du cochon seraient de bons vivants et celles nées sous l'année du chien seraient fidèles en amour et en amitié. Cependant, tout le monde n'est pas à mettre dans le même sac !
En effet, aux animaux s'ajoutent les éléments qui correspondent à chaque année de naissance. Ainsi, une personne née l'année du cheval de métal n'aurait pas du tout la même personnalité qu'une personne née sous l'année du cheval d'eau.
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En parlant de cheval ! Avez-vous déjà entendu parler du Hinoeuma ?
Cette superstition entourant le zodiaque chinois est certainement l'une des plus connues. Selon la légende, les femmes nées sous l'année du cheval de feu seraient tellement fortes physiquement qu'elles auraient la possibilité de tuer leurs époux !
Si cette histoire a de quoi faire sourire, elle semble pourtant être prise au sérieux par les Japonais puisque tous les soixante ans, le nombre de naissances chute lors de l'année du cheval de feu, les couples craignant de mettre au monde une petite fille qui ne serait pas bonne à marier. C'est pourquoi lors du dernier Hinoeuma en 1966, le taux de natalité était mystérieusement passé de 2,14 à 1,58 pour finir par remonter en flèche l'année suivante.
Heureusement, tout n'est pas noir dans le Jûnishi ! Et tous les douze ans, chaque signe a droit à son lot de bonheur. Appelée ''Toshi-otoko''si c'est un homme, ou ''Toshi-onna'' si c'est une femme, la personne née sous le signe de l'animal-symbole de l'année en cours verra la chance lui sourire durant un an. Mais ce n'est rien comparé à ce qui l'attend lorsqu'elle atteindra l'âge de 60 ans !
Le calendrier lunaire effectuant un cycle complet tous les 60 ans, les jeunes sexagénaires seraient donc en veine l'année de leurs soixante printemps. Nommée ''Kanreki'', cette année spéciale est l'une des plus chanceuses du Jûnishi !

Un ema de l'année du sanglier
Flick/ Mission control
Des signes toujours présents dans la société japonaise
Moyen efficace de se repérer dans le temps, le calendrier lunaire a longtemps été utilisé par les Japonais pour connaître l'heure.
Chaque animal représentant une année d'un cycle de 12 ans, mais également un jour d'un cycle de 12 jours et deux heures d'une même journée, il était assez simple de connaître la date et l'heure à laquelle on regardait le calendrier.
Sur le calendrier lunaire, la journée commence à minuit avec le rat. Lorsque l'aiguille atteint le bœuf, on sait que deux heures sont passées.Ce procédé était également utilisé pour se repérer dans l'espace. L'écart entre chaque animal était alors de 30 degrés et le rat représentait le nord.
Bien que le Japon soit passé au calendrier solaire (grégorien) en 1872, les douze signes du calendrier lunaire continuent d'être utilisés au quotidien dans la société japonaise.
On les retrouve notamment dans les temples et les sanctuaires sous forme de ema, ces petits cartons en bois où sont inscrits les souhaits des visiteurs, mais également sur les cartes de fin d'année qu'on envoie à l'approche du Nouvel An.
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À noter également que de nombreux lieux de prière vivent au rythme des animaux du zodiaque chinois. Les sanctuaires Inari par exemple, dédiés à la divinité des moissons, organisent leur festival annuel tousles premiers jours du cheval du mois de février, tandis que les temples Benzaiten, dédiés à la divinité bouddhiste du même nom, organisent le leur le premier jour du serpent. Cela s'explique par le fait que la divinité Inari est liée à l'agriculture où les chevaux sont utilisés alors que la déesse Benzaiten est associée au serpent et au dragon.
Enfin, les douze signes apparaissent régulièrement dans les temples bouddhistes où ils sont personnifiés sous la forme de gardiens auprès de Bouddha.