La signalisation et les règles de conduite au Japon
- Publié le : 04/05/2025
- Par : OF
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Se lancer sur les routes japonaises est une aventure passionnante qui nécessite quelques connaissances spécifiques sur la conduite à gauche et la signalisation locale. Bien que la conduite au Japon puisse sembler intimidante au premier abord, elle est en réalité relativement accessible grâce à des routes bien entretenues et une signalétique abondante. Découvrir le Japon au volant permet d'accéder à des lieux moins touristiques et de s'immerger davantage dans la culture locale. Avant de prendre le volant, il est cependant essentiel de comprendre les particularités du code de la route japonais et de bien préparer ses documents administratifs, notamment la traduction officielle de votre permis.
Les spécificités de la conduite à gauche et son organisation générale
Au Japon, la conduite s'effectue sur la voie de gauche, avec le volant situé du côté droit du véhicule. Cette pratique remonte à l'époque féodale, où les samouraïs portaient leurs épées sur le côté gauche de leur corps, facilitant ainsi leur dégainage avec la main droite. Cette tradition a été renforcée lors de la modernisation du pays pendant l'ère Meiji (1868-1912), lorsque le Japon fit appel au Royaume-Uni pour développer son secteur industriel, notamment dans le domaine automobile.
L'adaptation à la conduite à gauche se fait généralement assez rapidement. Pour faciliter cette transition, il est conseillé de commencer par des trajets courts dans des zones peu fréquentées, et éventuellement d'avoir un copilote qui peut vous aider à rester attentif. Les voitures sont souvent équipées d'une boîte de vitesses automatique, ce qui simplifie considérablement l'adaptation.
Dans les grandes villes comme Tokyo, certains grands axes comportent plusieurs voies selon la direction à prendre. Il est recommandé de prévoir son itinéraire à l'avance pour éviter de changer de voie au dernier moment, ce qui est parfois interdit et souvent difficile dans une circulation dense. Les Japonais sont généralement des conducteurs disciplinés qui respectent scrupuleusement les règles de circulation.
La signalisation routière japonaise : particularités et interprétation
La signalisation au Japon correspond majoritairement aux standards internationaux et est généralement bilingue (japonais et anglais), sauf dans certaines zones rurales. Depuis 2017, un effort particulier a été fait pour remplacer progressivement les panneaux par des versions bilingues, notamment en vue des Jeux Olympiques de Tokyo.
Quelques particularités de la signalisation japonaise méritent d'être soulignées :
- Le panneau de stop est représenté par un triangle rouge inversé où est inscrit "止まれ" (tomare). Il est impératif de s'arrêter complètement à la ligne blanche.
- Les interdictions de tourner sont souvent indiquées par des flèches bleues signalant l'obligation d'aller tout droit, plutôt que par des flèches barrées en rouge comme en Europe.
- Comme aux États-Unis, les feux de circulation sont horizontaux et situés de l'autre côté du carrefour. Il faut s'arrêter à la ligne blanche avant le carrefour, et non au pied du feu.
- Des systèmes de flèches vertes indiquant les directions autorisées sont fréquemment utilisés.
- Les panneaux indiquant des pentes dangereuses sont très précis, mentionnant parfois le pourcentage exact (comme 6,3%).
Les autoroutes sont signalées sur un fond vert, tandis que les voies rapides et nationales sont indiquées sur un fond bleu. Cette distinction est importante pour s'orienter correctement.
Les règles de priorité et comportements aux intersections
Aux intersections japonaises, les règles de priorité diffèrent légèrement de celles que l'on connaît en Europe. Voici les principaux points à retenir :
Aux croisements, les voitures allant tout droit et celles tournant à gauche ont la priorité. Les véhicules tournant à droite doivent attendre. Si vous tournez à droite, il convient généralement de s'avancer jusqu'au milieu du carrefour (une bande blanche indique souvent la position à adopter) et d'attendre que les autres véhicules soient passés avant de compléter votre manœuvre.
Les piétons ont priorité aux passages cloutés. Aux carrefours, il est fréquent de devoir les laisser traverser avant de pouvoir tourner. Cette règle est strictement respectée, et en cas d'accident impliquant un piéton, le conducteur sera généralement considéré comme responsable.
Soyez particulièrement vigilant concernant les cyclistes, qui peuvent circuler sur les trottoirs et traverser aux passages piétons. Dans de nombreux endroits, la distinction entre les voies pour les voitures et celles pour les piétons n'est pas clairement délimitée, ce qui nécessite une attention accrue.
Avant de franchir un passage à niveau, le conducteur doit arrêter complètement son véhicule, puis vérifier qu'aucun train n'arrive avant de traverser.
Les limitations de vitesse et les contrôles routiers au Japon
Les limitations de vitesse au Japon sont généralement plus basses qu'en Europe et varient selon le type de route :
- En zone urbaine : entre 30 et 50 km/h
- En zone de banlieue et sur les autres routes : 60 km/h
- Sur les autoroutes urbaines : entre 60 et 80 km/h
- Sur les autoroutes interurbaines : généralement 100 km/h, avec quelques sections à 120 km/h sur les autoroutes de Shin-Tōmei et du Tōhoku
La vitesse est très surveillée au Japon, avec de nombreux radars fixes et mobiles. Les contrôles routiers sont fréquents, et les amendes pour excès de vitesse peuvent être élevées, allant jusqu'à 100 000 yens (environ 618 €). Pourtant, il est courant d'observer des conducteurs japonais roulant à 10 ou 20 km/h au-dessus des limitations, particulièrement sur autoroute.
Le Japon applique une politique de tolérance zéro concernant l'alcool au volant. Le taux d'alcoolémie autorisé est de 0%, et les sanctions sont extrêmement sévères : amendes pouvant atteindre un million de yens et peines d'emprisonnement de plusieurs années. Les passagers qui laissent une personne alcoolisée prendre le volant peuvent également être sanctionnés.
Les autorités sont également strictes concernant le stationnement illégal, avec des amendes pouvant aller jusqu'à 18 000 yens (environ 111 €).
Les particularités et défis de la conduite en zone urbaine
La conduite dans les zones urbaines japonaises présente plusieurs défis spécifiques. Dans les grandes villes comme Tokyo ou Osaka, la circulation peut être dense et les rues parfois étroites, avec de nombreuses voies à emprunter selon la direction souhaitée.
La chaussée est souvent partagée entre différents usagers. Vous devrez être attentif aux voitures stationnées sur le côté de la route qui peuvent entraver la circulation, aux vélos qui débouchent voire roulent à contresens, aux camionnettes en cours de déchargement, et aux employés des compagnies de livraison qui traversent la chaussée.
Le stationnement en ville est généralement payant et peut être coûteux. Les places disposent souvent d'un système de blocage des véhicules : une barre articulée se lève automatiquement du sol pour se plaquer contre le bas de caisse de la voiture, empêchant tout départ avant paiement. Pour récupérer votre véhicule, vous devrez identifier le numéro de votre place, entrer ce numéro dans l'automate de paiement, puis insérer la somme demandée (les cartes bancaires ne sont pas toujours acceptées).
Certaines villes disposent de garages automatisés où votre véhicule est stocké dans une tour grâce à un ascenseur. Ce système permet d'optimiser l'espace, mais peut dérouter les conducteurs non habitués.
Au Japon, il est d'usage de stationner en marche arrière, ce qui facilite la sortie et améliore la visibilité, réduisant ainsi les risques d'accident.
La conduite dans les zones rurales : infrastructures et précautions
La conduite dans les zones rurales japonaises offre des paysages magnifiques mais présente ses propres particularités. Les routes peuvent être plus étroites qu'en ville, parfois à peine plus larges que votre véhicule. Sur certaines routes de montagne, la largeur peut descendre jusqu'à 2 mètres, ce qui rend les croisements avec les bus ou camions particulièrement délicats.
Dans les campagnes, les routes sont souvent bordées de profondes ornières qui servent à l'écoulement de l'eau. Il faut être vigilant pour ne pas y tomber, car cela pourrait endommager votre véhicule.
La signalisation en zone rurale est parfois uniquement en japonais, sans traduction anglaise. Il peut être utile d'avoir un copilote capable de lire le japonais, ou d'utiliser une application de traduction instantanée.
Les travaux routiers en zone rurale peuvent être source de confusion pour les conducteurs étrangers. Les panneaux annonçant les constructions sont parfois uniquement en japonais, et les feux de signalisation temporaires peuvent être difficiles à repérer parmi d'autres panneaux clignotants.
Pour les trajets en montagne, il est recommandé de louer une voiture compacte (kei car) qui facilite la conduite sur les routes étroites et sinueuses. Ces véhicules sont plus étroits d'environ 30 cm par rapport aux voitures standards, ce qui fait toute la différence sur des routes de montagne.
Notez également que le GPS peut être moins fiable dans les zones rurales, avec des limites de vitesse mal étiquetées et des informations parfois incorrectes sur les commerces ou les routes. Prévoyez un temps de trajet supplémentaire et soyez prêt à adapter votre itinéraire.
Le comportement des conducteurs japonais et les codes de courtoisie
Les conducteurs japonais sont généralement courtois et respectueux des règles de circulation, ce qui rend la conduite relativement sécurisante. Cependant, certains comportements spécifiques méritent d'être mentionnés pour vous y préparer.
L'utilisation des clignotants est parfois tardive. Certains conducteurs ont tendance à s'arrêter un peu n'importe où en mettant leur clignotant à la dernière minute. Soyez particulièrement vigilant avec les taxis et les véhicules de livraison, qui font fréquemment des demi-tours et des marches arrière inattendus.
Au Japon, les voitures arborant certains autocollants particuliers indiquent le type de conducteur :
- Une feuille jaune et orange à l'arrière du véhicule signale qu'il est conduit par une personne âgée.
- Deux losanges vert et jaune indiquent un conducteur débutant.
Ces informations sont précieuses pour adapter votre conduite et faire preuve de patience si nécessaire.
Sur les autoroutes, un système de télépéage appelé ETC (Electronic Toll Collection) permet de passer les péages sans s'arrêter. Si vous louez une voiture, il est recommandé de prendre l'option carte ETC, qui ne coûte qu'environ 300 yens pour toute la durée de location. Vous passerez par les voies indiquées en bleu par les sigles ETC, et les frais seront automatiquement enregistrés puis facturés lors de la restitution du véhicule.
Les aires de repos sur les autoroutes japonaises sont bien équipées, avec une large sélection de restaurants de qualité à prix abordables, des toilettes propres et fonctionnelles, et plusieurs boutiques de souvenirs. C'est une expérience agréable qui change des services d'autoroute que l'on peut trouver en Europe.
Avant de conduire au Japon, n'oubliez pas de traduire votre permis de conduire auprès de la Japan Automobile Federation (JAF), car le permis international n'est pas reconnu pour les citoyens français. Cette formalité est indispensable pour louer une voiture et conduire légalement sur les routes japonaises.
En résumé, conduire au Japon est une expérience enrichissante qui vous permettra de découvrir des aspects du pays inaccessibles par les transports en commun. Avec une bonne préparation et le respect des règles locales, vous pourrez profiter pleinement de cette aventure sur les routes du pays du Soleil-Levant.