Le salaryman japonais サラリーマン






Le rouage essentiel de l'économie japonaise
20h,gare de Shinjuku, au milieu des jeunes Japonais arborant un lookbigarré, une marée d'hommes en costume cravate se fraie un chemin,qui en groupe de collègues, qui seul, un attaché-case ou unparapluie en main. Le salaryman, représentation et homme de base dela réussite économique japonaise d'après-guerre, achève unelongue journée de travail.
Unmariage sans divorce
Lemodèle économique construit après-guerre consistait, au niveau desemployés et des cadres non-dirigeants, à recruter dès la sortie del'université les "cols blancs", qui intégraient unedes grandes entreprises du pays pour y faire l'ensemble de leurcarrière. Les salaryman se voient ainsi octroyer l'emploi à vie,avec une difficulté à licencier extrêmement forte, en échange dequoi ces derniers offrent leur fidélité à leur entreprise, que cesoit face aux autres entreprises ou même par rapport à leur viefamiliale. Ce modèle, bien que battu en brèche depuis la crise desannées 1990 et la "décennie perdue", reste dominantdans le pays.
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L'entreprisecomme centre de la vie sociale
Lesheures de travail du salaryman sont connues pour être longues,pouvant facilement atteindre les 12 heures par jour. Ces horairesétendues ne sont pas le seul lien qui relie les salaryman à leuremployeur. En effet, même après le travail, nombre d'entre euxparticipent à des activités entre collègues, et chaque soir, lesrues animées des villes du pays voient déambuler des grappesd'hommes en costume plus ou moins débraillés se rendant auxizakaya pour participer à des nomikai ou prenant la destination desbars à hôtesses. Cette sociabilité nichée au fond d'un verred'alcool a un
impact fort sur la vie familiale et amicale du salaryman, qui rentre fréquemment chez lui avec le dernier train et qui a juste assez de force pour se coucher avant de retourner à la première heure le lendemain au bureau.
Lesalaryman dans la culture japonaise
Lesalaryman est souvent, dans la culture japonaise, un objet demoqueries voire de mépris. Il est vu comme un soldat docile inféodéà une entreprise à la personnalité terne, inexistant en dehors ducercle professionnel. Cette image négative s'est particulièrementdéveloppée à partir de l'éclatement de la bulle immobilière etla décennie dite "perdue" des années 1990 durantlaquelle le statut de salaryman est devenu moins enviable pour lajeune génération, qui a commencé à le questionner et à chercherdes moyens d'en sortir, sans pour autant bouleverser ce système.