Le salaryman, pilier de la société japonaise

Figure emblématique du Japon moderne, le salaryman incarne plus qu'un simple employé : c'est un véritable style de vie dédié corps et âme à son entreprise. Découvrons ensemble qui sont ces hommes prêts à consacrer leur existence au travail, parfois au détriment de leur vie personnelle. Nous explorerons les principales caractéristiques des salarymen, leur place dans la société nippone, ainsi que les évolutions récentes de ce modèle traditionnel. Plongeons sans plus attendre dans l'univers fascinant de ces travailleurs acharnés.

Le terme "salaryman" désigne au Japon les employés et cadres masculins des grandes entreprises, reconnaissables à leur sempiternel costume-cravate sombre. Recrutés dès la sortie de l'université, ils sont destinés à faire toute leur carrière au sein de la même société, avec un avancement à l'ancienneté. En échange d'une loyauté sans faille et d'un investissement total, l'entreprise leur garantit traditionnellement l'emploi à vie, dans un système quasi-paternaliste. Le salaryman se dévoue ainsi entièrement à sa compagnie, qui constitue le centre de sa vie sociale.

Un groupe d'employés de bureau japonais

Un groupe d'employés de bureau japonais

Benicio Murray

La journée d'un salaryman est rythmée par de très longues heures de travail, souvent plus de 12h par jour. Après un trajet en train bondé, elle commence généralement par une réunion matinale (chōrei) visant à remotiver les troupes. S'ensuivent des heures au bureau, entrecoupées d'une courte pause déjeuner, souvent prise devant l'ordinateur. Le soir venu, il est mal vu de partir avant son supérieur. Les salarymen rentrent donc chez eux très tard, parfois après minuit, n'ayant que peu de temps à consacrer à leur famille. Et la journée se termine fréquemment par une soirée obligatoire entre collègues, nomikai, à enchaîner les verres dans un izakaya enfumé.

L'ambiance des izakaya est souvent animée

L'ambiance des izakaya est souvent animée

Kurt

L'envers du décor, c'est le stress chronique et le surmenage qui affectent de nombreux salarymen. Les cas de dépression et de burn-out sont fréquents, causés par la pression constante et le manque de repos. Le phénomène prend même parfois une tournure dramatique, avec des morts par épuisement, appelées "karōshi". Chaque année, on dénombre ainsi des centaines de décès de salarymen par arrêt cardiaque ou AVC liés au surmenage. Le gouvernement tente de réagir en limitant les heures supplémentaires, mais les mentalités évoluent lentement.

Un salarymann endormi dans le métro après un nomikai

Wikipedia

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