Komainu, les gardiens des temples 狛犬

Les komainu, les gardiens des sanctuaires

Les komainu, les gardiens des sanctuaires

Flick/ Buntschli

Deux chiens-lions pour protéger Bouddha

Qui n'a jamais entendu parler des Komainu ? Situées à l'entrée des lieux de culte, ces statues de chiens-lions sont emblématiques du paysage japonais. On les retrouve non seulement dans les temples bouddhistes, mais également dans quelques sanctuaires shinto pour protéger la divinité qui les accueille. Leur mission ? Refouler les mauvais esprits et préserver ainsi la tranquillité du lieu qu'elles surveillent ! Une fonction importante, que les Komainu auraient en réalité héritée des Shishi, leurs ancêtres venus de Chine…

 

L'empereur conquis par la force du félin perse, ce dernier décida en effet d'en faire des répliques de pierre à déposer devant les temples bouddhistes et les maisons des nobles en guise de protection. Les statues étaient alors installées par deux : la femelle à gauche de l'entrée tenant sous sa patte un lionceau pour symboliser l'éducation, et le mâle à droite muni d'un globe pour représenter le pouvoir politique, deux notions sur lesquelles l'empire du milieu basait sa toute-puissance à l'époque.

 

 

Les paires de Shishi ont ainsi prospéré en Chine pendant des décennies avant d'atteindre les côtes japonaises. Et ce n'est qu'au cours du Vè siècle que les statues de lion arriveront au pays du soleil-levant. Elles seront ensuite ré-adaptées au goût des Japonais pour donner naissance aux Komainu, ces gardiens mi-chien mi-lion.

 

 

Le Shishi, l'ancêtre du Komainu

Le Shishi, l'ancêtre du Komainu

Wikimédia

 

Ce culte de la différence, les statues japonaises continueront de le cultiver au fil du temps. Et au XIVè siècle, les statues japonaises évoluent encore pour s'émanciper complètement du modèle du Shishi.

Elles sont désormais taillées dans la pierre, ce qui leur permet de retrouver leur place d'origine à l'entrée des lieux de culte, et elles deviennent plus harmonieuses en arborant un design unique : celui du Komainu.

La seule différence qui subsistera entre les deux gardiens ? Leur bouche !

 

Le Komainu devient le gardien privilégié des sanctuaires à partir du XIVe siècle

Le Komainu devient le gardien privilégié des sanctuaires à partir du XIVe siècle

Flick/ mossygajud

Une paire de Komainu

Une paire de Komainu

Wikimédia

 

Vers des designs toujours plus originaux ?

À partir de l'époque Edo (1603-1868), certains sanctuaires shinto adoptent aussi les Komainu.

C'est le cas notamment des sanctuaires Inari, où les renards ont complètement remplacés les chiens-lions. 

Munis respectivement d'une balle et d'un sutra pour symboliser le monde et l'éducation comme leurs ancêtres les Shishi, les gardiens Inari prennent en effet la forme de la divinité qu'ils protègent. Un moyen astucieux de rendre hommage à la divinité des moissons, qui leur permet également de se démarquer des statues des temples bouddhistes.

 

 

En effet, la plupart des sanctuaires shinto munis de gardiens a fait dans l'originalité ! Et des tigres, aux chevaux, en passant par les sanglierson peut trouver tout un tas de statues peu banales à l'entrée des torii. À l'image du sanctuaire Hie-jinja à Tokyo (Nagatacho)par exemple, qui a opté pour un animal peu commun pour un gardien : le singe !

 

 

 

 

Inari et un de ses emblèmes: la faucille

Inari et un de ses emblèmes: la faucille

By Kazutaka NAKANO on Flickr, CC BY 4.0 (https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/legalcode), https://www.flickr.com/photos/nknkztk/3374659964/

Nos derniers articles

Torii Gates

Shinto et sanctuaires

Un guide pour les voyageurs au Japon sur le shintoïsme et la visite des sanctuaires, avec des informations provenant d'une prêtresse shintoïste de la 17e génération.

Noël à Roppongi Hills, Tokyo

Noël au Japon

Années après années, l'esprit Noël a réussi à trouver sa place dans un Japon qui voue un culte aux cadeaux.

L'été au Japon

Les symboles de l'été au Japon

Carillons, libellules, ou encore jeux de pastèque, les symboles de l'été peuvent être bien différents selon les cultures.

Voir tous les articles (293)