Les symboles de l'été au Japon 日本の夏の象徴




Découvrez les activités et traditions qui rythment l'été au Japon
Une plage, des parasols, le soleil, la mer …Pour nous Occidentaux, c’est l’image (stéréo)type de l’été. Rien de tout cela au Japon. Mais des carillons qui tintent au vent, des libellules, des poissons rouges, ou encore la pastèque évoquent l’été aux yeux des Japonais. Il est bien connu que les Japonais ont un engouement pour les saisons. Ainsi, vêtements, décoration intérieure, accessoires divers et autres ont chacun leurs motifs saisonniers. En été, il n’est pas rare de voir les yukata, les kimonos d’été, les éventails, les bouées et autres accessoires estivaux se parer d’illustrations symbolisant l’été. Quels sont ces symboles et pourquoi ?
À la recherche de l'eau et du vent
La majorité des Japonais désirant fuir le soleil, tout ce qui évoque la fraîcheur est, paradoxalement, devenu symbole de l’été.
Ainsi, le poisson rouge (appelé kingyô, " poisson d’or" en japonais) qui s’ébat joyeusement dans son bocal d’eau, évoque la fraicheur et fait envie… Les kingyô, qui étaient l’apanage des gens riches et de la noblesse, sont devenus accessibles aux gens du peuple à partir de l'époque d'Edo (1603-1868), lorsque l’on a commencé à en faire l’élevage. Ce petit poisson coloré est très vite devenu un élément décoratif. On le voit très souvent imprimé sur les yukata d’enfant, par exemple.
Quant au furin, carillon à vent japonais que l’on accroche en été sous les auvents (dans les maisons traditionnelles) ou sous les fenêtres, son tintement léger procurerait aux Japonais une sensation de fraicheur et les inviterait à la détente. Plus qu'un accessoire, c'est un véritable élément de la culture japonaise. Ceux en verre sont souvent décorés de poissons rouges ou de libellules, eux-mêmes symboles estivaux.
Venons-en aux insectes, qui pour nombre d’entre eux, ne vivent que le temps d’un été.
Les amateurs d’anime ou de films japonais ont bien sûr tous entendu le chant incessant des cigales, (semi) rythmer les journées torrides de l’archipel. Animal estival par excellence, son chant (ou plutôt ses chants puisqu’il existe une trentaine de sortes de cigales au Japon) agace ou ravit la population nipponne, mais il est incontournable.
Pas d’été nippon sans cigales. Il est donc tout à fait naturel et même nécessaire de les faire chanter dans les films où les scènes se passent en été.
Beaucoup plus discrète mais pas moins symbolique, la libellule (tonbo) évoque elle aussi la belle saison. Symbole de courage et de victoire aux temps des samouraïs, elle est devenue un élément décoratif très présent en été.
On la retrouve sur les yukata ou les kimonos, les éventails et autres accessoires. Le fait qu’elle vive à proximité de l’eau évoque là encore la fraicheur, si prisée à cette saison.
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Les incontournables de l'été
Le volubilis, (Asagao) lui, envahit les cours d’école et les jardins. Tous les petits Japonais ont fait pousser des volubilis une fois dans leur vie ! C’est LA fleur de l’été et certaines personnes le font pousser sur des treillis devant leur fenêtre pour faire de l’ombre. Pas étonnant que l’on retrouve cette fleur sur les tissus d’été.
Du point de vue culinaire, le kakigôri, la glace pilée, est la grande favorite pour représenter la saison chaude. Mais ce qui la symbolise, c’est le panneau que l’on voit accroché devant les établissements servant ce genre de rafraichissement. Café branché ou gargote sur la plage, tous arborent un petit drapeau à fond blanc décoré de vagues bleues au milieu duquel l’idéogramme de la glace: kôri, est inscrit en rouge. On y dessine aussi parfois de petits oiseaux. La vue de ce petit drapeau ravit les gourmand(e)s et il symbolise à lui tout seul l’une des joies de l’été.
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L’incontournable pastèque (suika), le fruit estival par excellence, se retrouve non seulement sur les tables mais aussi à la plage ! Et pas seulement sous forme de bouée ou autres matelas pneumatiques. Non, on la voit entière, bien grosse, et elle donne lieu à un jeu d’été que l’on ne pratique que sur la plage (ou parfois dans les cours d’école) : le suika-wari.
Littéralement “brisage de pastèque“, le jeu consiste à fendre une pastèque à l’aide d’un gros bâton ou d’une batte de baseball. Le joueur a les yeux bandés et est placé à environ 5-7 mètres de la pastèque. Il est guidé par les indications, ou les cris, de ses amis jusqu’à ce qu’il atteigne son but. En général, la pastèque est placée sur une natte afin qu’on puisse quand même en déguster quelques morceaux à la fin !
Enfin, l’été est le temps de la fête et de nombreux matsuri, festivals, et hanabi, feux d’artifices, viennent égayer la saison chaude. S’ils n’évoquent pas la fraicheur, ils symbolisent tout de même cette saison et les bouquets des feux d’artifice se retrouvent sur bien des yukata que l’on porte les soirs de fête lors des douces nuits d'été.
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