Yabusame : l’art spectaculaire du tir à l’arc à cheval et où l’admirer
- Publié le : 12/09/2025
- Par : Joshua
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Né à l’époque de Kamakura comme un entraînement unique au tir à l’arc, le yabusame est aujourd’hui pratiqué lors de nombreux festivals. Ce rituel spectaculaire rend hommage au passé guerrier du Japon. Découverte avec Japan Experience.
Pour beaucoup, l’histoire du Japon évoque surtout son passé de guerriers. Samouraïs, ninjas ou sōhei sont devenus aussi emblématiques du pays que sa culture populaire, témoignant de son riche héritage.
Aujourd’hui, l’“esprit guerrier” perdure, même si l’époque des samouraïs et des ninjas est révolue. Les arts martiaux sont toujours pratiqués, et ces figures emblématiques continuent d’influencer la culture populaire. Dans ce contexte, le rituel du yabusame reste l’un des plus fascinants et spectaculaires.
L’homme et sa monture
Le yabusame (流鏑馬) est une tradition japonaise où des archers à cheval tirent sur trois cibles consécutives en plein galop. À l’origine, il s’agissait d’un simple entraînement créé par le shogun Minamoto no Yoshitomo pendant l’époque de Kamakura (1185-1333), pour améliorer les compétences de ses samouraïs, qu’il jugeait insuffisantes en tir à l’arc.
L’arc et les flèches ont toujours occupé une place centrale dans l’histoire du Japon. Dès la période Jōmon, le tir à l’arc était pratiqué, et le premier empereur légendaire, Jimmu, est presque toujours représenté avec un arc. Si les samouraïs sont surtout connus pour leur katana, les meilleurs guerriers étaient également réputés pour leur maîtrise de l’arc.
Imaginer ces guerriers en armure galopant à toute vitesse, les flèches volant dans les airs, devait être un spectacle époustouflant dans le Japon d’autrefois. Heureusement, le yabusame existe toujours aujourd’hui, et est souvent organisé dans les sanctuaires les plus célèbres du pays. Voici cinq cérémonies de yabusame que nous aimons particulièrement, alliant authenticité et intensité digne du cinéma..
Tsurugaoka Hachimangu — Kamakura, préfecture de Kanagawa
-Chaque année, le 16 septembre
-À 10 minutes à pied de la gare de Kamakura
C’est à l’époque où Kamakura était la capitale que le yabusame a vu le jour. Il est logique que le plus grand rituel de yabusame se déroule encore aujourd’hui dans cette ville.
Il fait partie du Reitai-sai, le festival annuel du sanctuaire Tsurugaoka Hachimangū, qui se tient du 14 au 16 septembre pour célèbrer l’histoire séculaire de Kamakura. Le spectacle de yabusame commence à 13h le 16 septembre et est considéré comme le plus important des « trois grands » événements de yabusame du Japon.
Le rituel met en scène 18 cavaliers : les trois premiers portent les vêtements traditionnels de chasse de l’époque de Kamakura, tandis que les 15 autres sont en armure de samouraï de l’époque Edo, offrant ainsi une représentation vivante et spectaculaire de cet art martial.
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Sanctuaire Shimogamo — Kyoto, préfecture de Kyoto
-Chaque année, le 3 mai
-À 15 minutes à pied de la station Denmachi-Yanagi (ligne Keihan)
Situé dans le nord de Kyoto, le sanctuaire Shimogamo est l’un des plus anciens de la ville. Il existait même avant la fondation officielle de Kyoto. Avec son sanctuaire jumeau, Kamigamo, il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Chaque année, le 3 mai, le sanctuaire accueille le Yabusame Shinji, le rituel de yabusame qui précède le Aoi Matsuri. À Shimogamo, la piste équestre mesure 500 mètres, avec les cibles situées à environ 100 mètres des archers.
Les participants portent à la fois des armures de samouraï et des tenues traditionnelles empruntées aux nobles de la cour d'un Japon oublié. Tout comme le yabusame du sanctuaire Tsurugaoka à Kamakura, il fait partie des trois grands événements de yabusame du Japon. Avec le cadre traditionnel de Kyoto, on a presque l’impression de remonter dans le temps !
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Sanctuaire Nyakuichioji — Omachi, préfecture de Nagano
-Le 4ᵉ dimanche de juillet
-À 20 minutes à pied de la gare Shinano-Omachi (ligne JR Ōito)
-À 10 minutes à pied de la gare Kita-Omachi (ligne JR Ōito)
L’un des événements de yabusame les plus uniques se déroule au sanctuaire Nyakuichioji à Omachi, dans la préfecture de Nagano. Ici, les participants sont exclusivement de jeunes garçons, qui utilisent du matériel adapté aux enfants, mais l’ambiance reste électrisante et spectaculaire.
Faisant partie du festival Nyakuichi-Oki, les garçons participent également à une cavalcade à travers la ville. Cet événement est considéré comme l’un des trois grands yabusame du Japon.
La ville d’Omachi se situe à environ une heure de Nagano, la capitale de la préfecture, en bus express. De plus, la ligne JR Ōito relie directement Omachi à Matsumoto. Pour plus d’informations sur l’accès, consultez le site officiel de la ville.
Yabusame du sanctuaire Meiji — Shibuya, Tokyo
-Chaque année, le 3 novembre
-À 5 minutes à pied de la station Harajuku / Meiji-jingū-mae
Assister au rituel de yabusame au sanctuaire Meiji peut être une expérience étonnante. Devant vous, des archers à cheval exécutent leurs tirs en tenue traditionnelle, entourés de hauts arbres. Pourtant, à seulement dix minutes de là, se trouve Harajuku, royaume du streetwear, et la gare de Shibuya, la deuxième gare la plus fréquentée au monde.
Le festival d’automne du sanctuaire Meiji permet d’assister au yabusame en plein cœur de Tokyo, un spectacle qui illustre parfaitement le contraste entre le passé et le présent du Japon.
En novembre, le climat est agréable, un vrai répit après les étés chauds et humides de la ville. Prévoyez d’arriver tôt pour avoir une bonne place, car Tokyo étant la métropole la plus peuplée du monde, le spectacle attire une foule nombreuse.
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Sanctuaire Washibara Hachimangū — Tsuwano, préfecture de Shimane
-Chaque année, le premier dimanche d’avril
-À 10 minutes en voiture de la gare de Tsuwano
Le sanctuaire Washibara Hachimangū à Tsuwano abrite le plus vieux cheval de yabusame encore utilisé au Japon, âgé d’environ 500 ans. La piste est bordée d’une centaine de cerisiers, qui au printemps se parent d’un doux rose, créant un décor digne d’un film lorsque les cavaliers passent.
Les participants viennent du clan Ogasawara, dont l’histoire remonte à l’époque de Kamakura. Les cibles touchées par les archers sont souvent vendues aux enchères et exposées dans des commerces locaux. L’événement a lieu le premier dimanche d’avril, avec une représentation le matin et une autre l’après-midi. Un bus-navette gratuit relie la gare de Tsuwano à proximité du sanctuaire.
Le yabusame à l’époque moderne
Si le yabusame reste présent dans de nombreuses régions du Japon, c’est malheureusement une pratique en déclin, transmise uniquement par quelques écoles traditionnelles. Malgré cela, le spectacle continue de séduire les foules, et des démonstrations ont même lieu à l’international, comme dans l’État de Géorgie aux États-Unis.
Un fait intéressant du yabusame moderne est que les chevaux actuels sont plus rapides que les montures utilisées à l’époque. Les archers d’aujourd’hui doivent donc agir deux fois plus vite que leurs prédécesseurs, montrant ainsi comment la tradition s’adapte aux temps modernes.
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